Des lettres de noblesse, bien sûr, celles qu’a magnifiquement confortées Jenson Button cet été.
Jenson Button fait partie de l’élite. Il a été champion du monde. Son nom figure au palmarès de la discipline reine du sport automobile. Il a remporté onze Grands-Prix. Il est une star, une véritable icône dont l’image attire les annonceurs. C’est le cas de nombreux pilotes certes, mais malgré une médiatisation extrême, il est resté un homme simple, abordable, qui prend le même plaisir à piloter qu’au premier jour. Un pilote et un homme qu’on aime voir gagner. Un pilote qui a terminé la première partie de la saison de la plus belle manière qui soit, c’est-à-dire en gagnant avant les vacances estivales.
Jenson Button flashé à 200
Le Champion du monde 2009 fêtait son 200ème Grand-Prix en Hongrie cette année. Il a fait partie des baby-pilotes en débarquant à 20 ans dans le grand cirque de la F1. Il prit son premier départ au GP d’Australie 2000. Il a acquis aujourd’hui une grande expérience tout en pouvant espérer briller encore pendant plusieurs saisons. J’oserai une métaphore issue du sympathique langage des bons vivants. Jenson Button est un grand cru, il bonifie au fil des années !
Les flashs ont crépité à l’arrivée du Grand-Prix de Hongrie le dimanche août 2011. Car Jenson a remporté une superbe victoire. Il a réussi le sans faute parfait sur un Grand-Prix disputé dans des conditions météorologiques délicates. Comme souvent. L’Anglais est rapide « of course ». Pas le roi absolu de la perf sur un tour, pas le plus grand attaquant du peloton, mais un pilote sûr, intelligent, qui ménage sa voiture comme ses pneus et possède une remarquable intelligence de course. Jenson ne se contente pas pour autant d’être attentiste. Ses passes d’armes avec son équipier Lewis Hamilton ont démontré qu’il ne s’en laisse pas compter. Il produit simplement son effort au bon moment et opte souvent pour les meilleurs choix stratégiques.
Cette victoire représente un symbole. Ce fut justement à Budapest le 6 août 2006, après 124 Grands-Prix, qu’il remporta sa première victoire. C’était aussi au terme d’une course rendue délicate par la pluie. « Dans les 10 derniers tours, j’avais 40 secondes d’avance, racontait-il à la presse le soir de l’arrivée. Je pouvais commencer à y croire. Ce sont les meilleurs tours de ma carrière. Je ne voulais pas que la course finisse. J’étais assis, relax, j’avais assez d’avance et j’étais en train de me dire que j’allais gagner. Je pensais à ce que j’allais vous dire. C’était trop bon ! »
Un père formidable
La célébration des victoires de Jenson ne saurait être complète sans un hommage à John Button, son père. Car John a suivi son fils sur 199 des 200 Grands-Prix qu’il a disputés. John a toujours cru en Jenson.
C’est lui qui lui a mis le pied à l’étrier en karting à l’époque où les Button tiraient le diable par la queue. Qu’importaient les problèmes de trésorerie personnelle et les jours où il fallait emprunter un peu d’argent aux copains pour finir le mois ?
John était prêt à tous les efforts et tous les sacrifices pour son fils. Il a arrêté sa propre carrière de pilote. Il mérite d’être associé à ses victoires. Jenson l’a toujours voulu. « Sur le podium, je voyais le visage de mon père », précisait-il lors de la conférence de presse suivant sa première victoire. John, ce père tout dévoué, a inculqué à son fils les valeurs qui font non seulement un des plus grands champions de la Formule 1 contemporaine, mais aussi un gentleman. John est un ancien pilote de Rallycross. Dans cette discipline au plus haut niveau, c’est la guerre sur la piste mais le respect et l’amitié dans le paddock. Jenson reste inspiré de cet état d’esprit et c’est une des raisons pour lesquelles il est si apprécié.
John Button, c’est le père dont rêve tout homme déçu par son propre géniteur, celui que tout homme censé rêve d’être pour ses enfants, celui qui prouve que malgré les divorces et accidents de la vie, en dépit des doutes sur la structure familiale, il existe dans certaines familles des relations qui réconcilient avec les valeurs fondamentales d’une société.
Des ambitions pour la suite
Cinquième au classement provisoire d’une saison que Sebastian Vettel et Red Bull ont démarrée en trombe, Jenson n’’est pas le mieux placé pour remporter le championnat du monde 2011. Mais qui sait ce qui peut arriver avec cet Anglais doté d’un fighting spirit et d’une ’intelligence de course redoutables ?
"Je suis 100 points derrière Sebastian alors ce sera tout un défi, prévenait-il avant la trêve estivale. Mais j'aime les défis. Je n'abandonne jamais, alors nous verrons pour la suite des choses. Je prendrai chaque course une à la fois et nous regarderons le cumul des points à la fin de la saison."
A huit courses du terme du championnat, rien n’est définitivement joué même si au plan arithmétique, Sebastian Vettel reste le favori du championnat. C’est aussi un formidable pilote qui mérite son premier titre, ses victoires et dispose encore d’une excellente monoplace. Mais les Mclaren boys ne baisseront pas les bras.
"C'était génial de gagner juste avant le break, analyse d’ailleurs Jenson. Lors de cette course, nous aurions pu gagner dans n'importe quelles conditions, notamment sous la pluie qui sera peut-être présente à Spa. Notre but est de mettre la pression sur les premiers au classement, surtout Red Bull. Le fait de voir Lewis (Hamilton) gagner en Allemagne et ensuite moi en Hongrie, c'est la preuve que McLaren pousse fort sur le développement. Nous mettons la pression sur les autres grâce à notre rythme. J'ai hâte d'arriver à Spa !"
Tout un programme qui enthousiasme aussi ses supporters !
QUELQUES LIENS A SUIVRE :
Jenson Button champion du monde
http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-quand-la-loyaute-paye-38196735.html
Comment Jenson prit ses marques chez McLaren
http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-button-et-vlan-dans-les-dents-47852957.html
Jenson, un athlète accompli
La réalité dépasse souvent la fiction. Ainsi, les pilotes nous offrent des scénarios de génie. Mais il existe aussi des fictions pleines de suspense dans l’univers des sports mécaniques. Voici donc une histoire illustrée qui raconte les premières aventures d’un gentleman driver tout en intégrant un hommage à Mike Hawthorn, un champion du monde anglais qu’admirent forcément les Button :
http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-36659346.html
et une présentation de mon dernier roman dans le monde de la course au large ;
http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-nouveaute-polar-81824882.html
Thierry Le Bras